L’amour, c’est beau. Même quand c’est fini.

Être fidèle au père de mes enfants est un plaisir immense. C’est clair pour moi que c’est lui que je choisis, que c’est nous que je veux par-dessus tout, comme une guirlande de lumières en constelletions au creux du ventre, la foi qui arrête enfin de clignoter. Et l'absolu de cette clarté n'est probablement pas sans rapport avec ma conception de l'amour qui me permet de m'aimer davantage et mieux. 

En 2016, il est fréquent de rencontrer une femme tout à fait respectable et équilibrée qui a eu plusieurs relations. Ce « genre de fille » n’a pas à dévoiler le nombre de gars qu’elle a aimé parce que ce n’est pas vraiment pertinent (peut-être aussi parce que le décompte serait plutôt long et laborieux, mais ça, c'est une autre histoire…). 

Je suis ce genre de fille et je revendique le droit d’aimer mes « ex ». 

Pendant longtemps, je n’ai pas compris ce qui m’arrivait, je ne sais même pas si je réalisais combien c’était difficile et triste pour moi, le fait de devoir me séparer de tous ces hommes. Depuis peu, j’assume que ça me déchire, l'idée de ne pas pouvoir garder dans mon coeur ceux que j’ai aimé (différemment à chaque fois, parce qu’on est jamais les mêmes chaque fois). Je me pardonne aussi de n'avoir pas su mieux reconnaitre et départager amour et amitié.

Je me suis confiée, j’ai exposé mes rêves et mes peurs, partagé des blessures, des splendeurs, maintes idées pour changer le monde. J’ai visité différents appartements, des maisons glauques ou cossues, quelques hôtels, j’ai senti une panoplie de textures de draps, de peaux, j’ai ri et pleuré dans un large éventail d’odeurs. Bien sûr, ça fait trembler d’y penser, d’autant plus s’il faut refermer mes pores pour garder en moi le souvenir de ces corps vibrants, aimants. Et voilà où je veux en venir. 

Je suis une femme qui tremble. Terriblement.

J’ai besoin d’une quantité phénoménale d’amour pour tenir debout. Je ne parle pas seulement de l’amour que je reçois. J’en reçois plein, c’est fou. Mais je parle aussi et surtout de l’amour offert. J’ai besoin que ce qui a été donné me nourrisse encore et encore. J’ai tant besoin que mes pores restent ouverts, tant besoin que l’amour soit beau. Encore et encore. Même quand c’est fini.

Quand j’écris, c’est toute ma vie qui est là. J'y mets tout l'amour que j'ai dans le corps. Flammes et flirts passés y compris. Et c'est là que je comprends que je ne m'aime bien qu'en donnant.

-Mylène

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