Sors ton compresseur pis pose tes pneus!

Quand je joue au hockey boule avec une gang de filles et que je me sens compétitive comme si je voulais me qualifier pour les olympiques (je sais pas vraiment jouer au hockey), on peut pas dire que je me sens écrivaine.
Quand mon T4 de ma "vraie" job représente 95% de mes revenus, je me sens pas écrivaine pantoute.
Quand je dois préparer le dîner pour la tite famille, poser les pneus d'hiver, téléphoner à mes assurances, me faire plomber une dent, je peux pas dire que j'ai le sentiment d'être quelqu'un qui s'intéresse à l'écriture. La vie de tous les jours c'est pas inspirant à première vue.

Malgré tout, je me sens écrivaine quand je vois quelqu'un parler d'un bon livre qu'il vient de terminer, parce que moi aussi j'en écris, des livres. Quand un tout petit enfant me tient conversation malgré ses lapsus et des défauts de langage, je me sens écrivaine, autant qu'avec un crayon à la main, devant mon clavier d'ordi, même si c'est pour écrire à mes assurances. Je me sens écrivaine, parfois, après deux trois petits verres de vino...

Mais par dessus tout, je me sens écrivaine quand mon personnage essaie de poser ses pneus et qu'il entend pas ses enfants se faire écraser dans le chemin parce que son impact et son compresseur à air font trop de bruit, quand une scène parle d'une fille au hockey qui a dû faire changer la clutch de son char (son chum l'avait scrappée) et que je sais pertinemment de quoi ça a l'air, une clutch, dans la vraie vie. Le cumul de toutes les petites expériences de vie ça fait qu'on aborde dans l'écriture des sujets qui à première vue pourraient sembler être loin des préoccupations des gens de lettres. Et si au bout du compte je paye de l'impôt sur mes cachets, ça voudra dire que j'ai été écrivaine un peu, même quand je le sentais pas trop...

-Anick




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